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La Grande Transition

La Grande Transition

Du concept à la Réalité, de la connaissance à la Réalisation,

 

Au cours de mes récentes études de sanskrit j’avais entendu parler de deux processus similaires de réalisation : dans la tradition chrétienne et l’ancienne tradition védique.

Comme le langage actuel est un obstacle majeur à la compréhension des phénomènes, il importe de préciser ce qu’on entend ici par réalisation en contraste avec les termes « concept » et « connaissance ».

Les concepts et les connaissances sont des éléments qui permettent à notre mental humain de se rapprocher de manière intellectuelle de la réalité des choses. Notons qu’il faut distinguer ce qu’on pourrait appeler la réalité physique et matérielle du monde dans lequel nous nous trouvons et la Réalité invisible à nos sens physiques, mais appréhendable par nos sens subtils - pour peu que ces derniers soient suffisamment actifs et développés.

Pour la majorité des humains incarnés sur Terre aujourd’hui cette Réalité supérieure n’est qu’un concept, une chimère qu’ils ne peuvent appréhender ; certains n’en ont aucune connaissance, alors que d’autres nient totalement son existence.

Pourtant chaque nuit nous passons par une phase de sommeil profond dont nous n’avons aucun souvenir, puis une phase de rêve dans laquelle nous sommes persuadés que tout ce que nous vivons est bien réel, sauf qu’à un moment donné nous nous réveillons et disons « ce n’était qu’un rêve » et nions sa réalité temporaire. Mais dans le sommeil profond, ce que nous appelons réalité tangible de forme solide et concrète n’existe plus du tout dans notre conscience qui doit se trouver à ce moment-là dans des sphères d’une Réalité qui nous échappe encore totalement.

Il faut bien distinguer ces deux types de ce qu’on appelle « réalité », celle qui est tangible et perceptible par nos sens physiques et l’autre Réalité dont la plupart des humains ont peu conscience. Pour ce qui est de la réalité dite tangible, signalons que la télévision et les médias de masse ne nous en donneront qu’une version déformée sur des écrans petits et grands qui auront pour effet de modifier la perception de ce monde tangible qui ne l’est pas vraiment puisque ces médias nous transmettent uniquement des images et/ou rapportent des faits qui ne font pas partie de notre environnement et expérience directe.

La 3D a toutes les apparences de la réalité, mais ce n’est pas notre seule Réalité en tant qu’êtres spirituels.

Qu’entendons-nous par réalisation ? C’est la capacité de pouvoir entrer en contact direct avec cette Réalité intangible à l’origine de notre Etre et notre devenir. Cette Réalité n’est pas un concept que tente d’appréhender l’intellect ou mental supérieur qui lui nous permet de déchiffrer, d’analyser, de conceptualiser des objets de la connaissance ; on a changé ou plutôt élevé notre point de vue ; notre vision s’est élargie; on voit, puis devient ce que nous tentions de saisir sans le pouvoir totalement à l’aide du pur intellect. On devient alors partie intégrante de cette Réalité car on en fait intimement partie à un niveau subtil. L’intellect s’incline en silence devant la majesté de la réalisation qui s’opère au niveau spirituel de l’Etre.

Ces clarifications des termes étant posées, venons-en au processus de réalisation telle que décrite dans nos deux traditions, chrétienne et védique.

Dans l’ancienne tradition chrétienne on parlait d’un processus de réalisation en 4 étapes :

  1. Lectio : on écoute la parole de Dieu récitée ou psalmodiée
  2. Meditatio : on réfléchit au sens de cette parole
  3. Oratio : il en résulte un état de prière
  4. Contemplatio : il s’établit l’état de contemplation ou communion avec la Divinité

https://abbaye-baumgarten.fr/petite-methode-de-lectio/

Ici la « parole de Dieu » est conçue comme ce qui est écrit dans la Bible et dans les saintes Écritures de la tradition chrétienne.

 

Nous trouvons un processus similaire dans l’ancienne tradition Védique :

  1. Sravanam : on écoute d’abord les sons des mantras en sanskrit et on déchiffre leur sens
  2. Mananam : on réfléchit sur leur signification et on baigne dans le champ énergétique créé par les sons
  3. Nydidhysanam : survient la réalisation, la connaissance dans l’océan infini et sans cesse évolutif de la réalité divine.

     https://wisdomofrishis.com/process-of-knowing/

La parole divine se réfère ici aux textes sacrés du Vedanta, Upanishads etc.

Dans les deux cas :

1. le simple fait d’entendre la parole divine par le truchement de l’oreille peut conduire à une expérience divine par transmission directe du Verbe à un individu suffisamment ouvert spirituellement et capable d’entendre.

2. on utilise son intellect pour analyser, faire les relations, les élaborer, annuler les doutes potentiels, se focaliser sur ce qui est dit ou transmis par la parole divine, donc utiliser son intellect pour se relier au Divin avec parfois dans ce but la répétition de certains mantras.

3. (et 4.) on est dans la vision et réalisation de l’Etre divin, la relation directe et intime avec la Source de Vie, le Divin tel que manifesté dans la Vraie Création divine.

Dans la tradition védique, on ne parle pas de paroles divines venant d’un Fils de Dieu. Ce sont des sages, restés anonymes, qui ont laissé derrière eux des traces écrites de ce qui leur avait été révélé dans leurs visions et qu’ils ont transmis dans des textes sacrés sous forme éminemment poétique et mystérieuse.

Dans la tradition chrétienne les textes ont des auteurs nommés : ce sont des saints ou des ermites. Le Nouveau Testament, texte le plus utilisé et considéré comme parole divine, n’a pas été écrit par Jésus lui-même, ce sont des textes de seconde main écrits par ses disciples. On peut fort bien imaginer que par sa simple présence il y aurait pu avoir transmission de la Source avec laquelle il devait être en relation directe à son auditoire attentif et ouvert. Dans les milieux religieux on a souvent plus insisté sur sa personnalité historique que sur les messages qu’il tentait de communiquer à ceux qui pouvaient les entendre.

Autant il importe de rester vigilant quant aux textes anciens de la tradition chrétienne qui ont passé de main en main de copiste à copiste, d’interprétations de traducteur à traducteur pour finir dans une version de langue moderne de ces textes, autant il importe d’être vigilant envers tous ceux qui prétendent « canaliser » le personnage de Jésus à une époque où le monde astral est peuplé d’imposteurs, de rusés imitateurs et d’entités qui pour certaines ont de bonnes intentions mais qui n’en ont pas pour autant la clarté et la hauteur de point de vue nécessaire pour être fiable et crédible en tous points.

Il est intéressant de noter que le personnage de Jésus « canalisé » attirerait facilement l’attention d’humains sincères sur Terre, alors qu’un message spirituellement avisé sans insistance sur la personnalité du messager serait perçu comme moins attractif. Les esprits assoiffés de Vérité devront développer un sens acéré de discrimination pour distinguer le vrai du faux et ne pas se laisser distraire par la multitude de diversions soigneusement élaborées par les forces occultes pour mener les chercheurs dans de fausses voies.

Chacun utilisera les textes que de bonne foi il considère être d’origine divine ou que par expérience de transmission et résonance vibratoire il aura reconnu comme portant le sceau authentique du Divin.

On comprend donc que la connaissance n’est qu’une étape vers la Réalisation qui est d’ordre spirituel. Quand on parle d’éveil de nos jours, cela fait plus référence à la capacité de discerner le vrai du faux dans notre réalité terrestre sujette à moult manipulations, mensonges et opérations psychologiques pour nous empêcher également de parvenir à la Réalisation spirituelle.

Parmi ceux qui sont socialement éveillés à la situation globale dans laquelle le monde est plongé, il faut noter que la plupart d’entre eux ont le défaut ou la myopie de ne concevoir que des réformes sociales ou politiques pour contrer le totalitarisme mondial qui veut emprisonner l’humanité. Il leur manque la vision spirituelle. Ils parlent de souveraineté de l’individu et des peuples, mais omettent de voir la dimension spirituelle. Ils proposent des utopies pour un monde meilleur mais qui demeure enfermé dans une forme de matrice sans conscience spirituelle d’un Créateur et de la Réalité suprême non contaminée par les forces obscures.

Etre souverain est un slogan qu’on entend souvent. Mais n’oublions pas que si nous sommes dans une partie déchue de la Création sous emprise de forces ténébreuses, c’est justement parce qu’à un moment donné dans le processus créatif, certaines entités voulurent se soustraire et se séparer du Dieu créateur et créer leur propre système pour devenir eux-mêmes souverains. C’est un piège qui guette les humains qui oublient que l’essentiel est d’abord de retrouver le lien direct avec le Créateur et la Vraie Création et non se constituer un nouveau monde amélioré par toute une série de lois pour remplacer les règles contraignantes de la "matrice" actuelle. La Vraie Création est libre de toute influence de ténèbres, il n’y a pas de notion de bien et de mal, nul besoin de lois et autres systèmes de défense propres à la "matrice". Chacun y vibre en unisson et en unité avec le Créateur tout en gardant pour la plupart une individualité propre qu’on peut faire évoluer à sa guise.

L’objectif n’est pas de construire une nouvelle "matrice" comme beaucoup de réformateurs sociaux bien intentionnés le proposent, mais c’est en priorité de s’ouvrir et d’élever son esprit dans l’abandon à la Source et la reconnaissance de la multidimensionalité de l’Etre dont l’humain n’est qu’un des aspects transitoires.

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