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Etre ou ne pas être un « empathe ». Ce n’est pas la question.

Etre ou ne pas être un « empathe ». Ce n’est pas la question.

 

                Imaginez que vous êtes assis tranquillement dans votre salon en train de lire un livre quand par la porte d’entrée arrivent deux ou trois individus qui entrent sans sonner ni frapper. C’est à peine s’ils vous regardent, ils envahissent votre espace, entrent et sortent à leur guise. Il y en a même qui entrent par la fenêtre, d’autres par la terrasse. C’est pourtant chez vous, mais il semble que ni portes, ni fenêtres ne peuvent empêcher cette invasion d’étrangers dans votre domicile. L’un prend ses aises sur votre fauteuil, l’autre se met en table pour manger sans vous demander votre permission, etc.

C’est le genre de rêves nocturnes qu’il m’arrivait d’avoir il y a quelques années.

Si l’empathe avait le choix, on se demande s’il ne préfèrerait pas ne pas avoir à boire si souvent du calice de l’empathie. On ne choisit pas d’être empathe, on se découvre ainsi au fil des expériences.

On pourrait faire la différence entre l’empathe sans aspiration spirituelle qui se retrouve souvent en proie à des addictions (alimentation, alcool, drogue, sexe) et l’empathe doté d’une aspiration ou recherche spirituelle. Quoi qu’il en soit, le profil de l’empathe est une personnalité caractérisée par une « cell-wall deficiency » - les murs qui devraient protéger l’intégrité de la cellule face aux éléments extérieurs sont insuffisants car trop perméables pour la protéger des éventuelles agressions .

Faudrait-il écrire sur notre front « Je suis un individu empathe » pour faire comprendre à autrui que nous ne voulons de mal à personne, ne cherchons à blesser ni heurter le moindre être vivant et surtout pas des êtres humains susceptibles ? Mesure fantaisiste et inutile certes qui ne saurait révéler notre souffrance quand nous nous rendons compte que nous avons « blessé » quelqu’un parce que certains de nos comportements, paroles, actions ou non-actions n’étaient pas conformes à leurs attentes personnelles ou sociétales – mettons à part le cadre particulier du couple ou d’une petite communauté s’étant librement choisi et partageant un idéal spirituel commun.

On nous traite d’égoïste parce que nous recherchons la solitude pour nous régénérer et recharger nos batteries intérieures, alors qu’on aimerait dire à ceux qui nous pointent du doigt qu’il vaudrait mieux peut-être qu’ils se regardent dans le miroir pour y discerner leurs projections et attentes injustifiées car nous aussi existons à part entière avec notre vision du monde et nos propres objectifs.

Le plus souvent l’empathe se tait, subit en silence quand sans le vouloir il a provoqué une réaction négative chez autrui. C’est comme si on l’accusait d’un crime sans présomption d’innocence, sauf qu’il n’y a aucune intentionnalité de sa part de faire souffrir quiconque. S’il se conforme et accède souvent aux demandes implicites d’autrui, qu’on lui accorde aussi le droit de ne pas y répondre en toute circonstance.

C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles l’empathe aime se retrouve seul dans la Nature car elle au moins n’a aucune attente, elle est simplement là dans sa puissance de mère nourricière et donneuse de vie sans attendre quelque chose en retour si ce n’est qu’on honore et respecte son Etre.

Pourquoi est-il si difficile de se retrouver entre humains tout en laissant chacun libre de ses mouvements et opinions sans attendre qu’ils se conforment à nos exigences ?

On touche là inévitablement à la question fondamentale de notre existence. Un être humain qui a compris quel est le but de l’existence humaine, n’aura pas d’attentes excessives de la part de ses semblables. Il sait qu’il est un esprit humain aux prises temporaires d’une expérience humaine, que sa priorité est de rester ancré dans sa relation verticale avec la Source de Vie, ce qui est du ressort et de la responsabilité de chacun. Quand cette relation verticale est bel et bien vécue, on « sait » que le Tout est Amour inconditionnel verticalement et horizontalement, de bas en haut et de haut en bas. Les attentes sociétales horizontales semblent alors absurdes tellement elles sont limitées aux besoins égocentriques liés à l’identification à la personne qui réduit notre champ de vision et nous restreint à des marionnettes dirigées par des mains qui ne sont en fait pas les nôtres à proprement parler.

Que faire quand on vit dans une société où la majorité des humains sont totalement identifiés à leur identité humaine et ont perdu la notion de qui ils sont vraiment : esprit ? C’est une expérience éprouvante pour les empathes généralement plus ouverts à la dimension spirituelle. Pourquoi s’être incarné avec une telle disposition ? Etait-ce par pure inconscience, naïveté, arrogance de croire qu’on puisse facilement surmonter tous les obstacles de ce monde dans notre enthousiasme de venir en aide au plan de sauvetage de cette partie de la Création ?

Les empathes seront ici-bas le plus heureux dans des activités artistiques ou artisanales, là où ils ne seront pas en contact direct avec autrui, sauf s’ils ont le privilège d’être dans la présence ou l’entourage d’êtres hautement spirituels, alors ils absorberont spontanément avec joie leurs vibrations élevées qui renforceront leurs propres aspirations et objectifs élevés.

Plus on s’élève en conscience, plus la conscience devient moins personnelle même si elle reste individualisée dans les sphères les plus proches du Créateur du Tout. La recherche de l’Amour c’est l’union, la recherche de l’UN dans la rencontre avec l’Altérité et la diversité, sans conflit ni attente particulière bien au contraire. Ici tout n’est que don, service et abandon dans l’Unité de l’Etre.

En sanskrit il y a bien une demi-douzaine de termes différents qui sont traduits, ou pourrait-on dire réduits, au seul et unique terme de la langue française : amour. Quand on parle d’ amour humain, ce n’est qu’un très pâle reflet le plus souvent déformé et contaminé par toutes sortes d’illusions et d’attentes humaines et qui a très peu avoir avec l’Amour divin, Celui dont nous sommes issus et que le Créateur du Tout connait pour Tout ce qui Est. Cet Amour est totalement impersonnel, Il n’a rien à voir avec la personne humaine, expérience temporaire d’incarnation dans laquelle nous sommes.

L’empathe en nous aimerait tant que tous et tout puisse vibrer dans cet Amour inconditionnel, ce fluide invisible qui nous lie dans la pure existence si généreusement offerte à tous. Cet Amour là est incomparable mais ne peut être expérimenté que dans une totale absence des conditionnements humains et sociétaux qui font de l’être humain, lui-même prisonnier de ses limites égotiques, plus souvent un geôlier pour son voisin et frère qu’un ami bienveillant ou fidèle compagnon sur le chemin de retour vers le lumineux royaume de nos origines.

Après les Alcooliques Anonymes mon imaginaire fertile créerait volontiers dans un univers parallèle le groupe des Empathes Anonymes !

 

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